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Le marketing alimentaire : quand la publicité façonne l’alimentation des plus jeunes

En décembre 2024, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a présenté sa Charte Alimentaire 2025-2029, une initiative visant à promouvoir des comportements alimentaires plus sains grâce à une régulation renforcée des contenus publicitaires et numériques.

Pourquoi une telle démarche ? Depuis 1997 en France, l'obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de 4. En parallèle, les produits ultra-transformés dominent l’offre alimentaire, et leur promotion est omniprésente sur les plateformes numériques, les réseaux sociaux et la télévision, là où les jeunes passent beaucoup de temps.


Quel est le rôle du marketing alimentaire dans cette augmentation de l’obésité chez les jeunes, et comment y faire face pour protéger leur santé  ?




Des stratégies bien pensées pour séduire


Le marketing alimentaire regroupe une série de techniques destinées à influencer les choix des consommateurs, dont les jeunes sont souvent une cible privilégiée. Campagnes publicitaires attractives, packagings colorés, collaborations avec des influenceurs ou placements de produits dans des séries et vidéos YouTube : tout est conçu pour susciter le désir.

Les marques exploitent les émotions pour rendre leurs produits irrésistibles. À travers leurs publicités, elles associent les aliments à des sensations positives comme le plaisir, la convivialité ou la réussite. Mais derrière ces messages séduisants se cachent des produits souvent mauvais pour la santé, riches en sucres, en sels ou en graisses saturées.



L’omniprésence des produits ultra-transformés


Chips, pizzas surgelées, céréales, sodas, gâteaux ou encore barres chocolatées : ces produits inondent les écrans et influencent massivement les choix alimentaires des plus jeunes.


Ce phénomène dépasse largement la télévision. Sur TikTok, Instagram et YouTube, la publicité alimentaire s’intègre naturellement dans le quotidien des jeunes, rendant son influence d’autant plus insidieuse. Les marques misent de plus en plus sur les influenceurs pour promouvoir leurs produits, sachant que leurs abonnés adoptent facilement leurs habitudes de consommation. Portés par des algorithmes favorisant les contenus viraux, ces placements de produits touchent des millions d’adolescents.




Dès leur plus jeune âge, les enfants associent plaisir et alimentation ultra-transformée, sans forcément prendre conscience des effets sur leur santé. Un cercle vicieux se met en place : ces habitudes alimentaires déséquilibrées, ancrées très tôt, risquent de les suivre à l’âge adulte.



Quelles solutions ?


Le Royaume-Uni prévoit de renforcer sa législation pour limiter l’influence du marketing alimentaire. À partir d’octobre 2025, une nouvelle loi interdira la publicité des aliments riches en sucres, sel ou graisses saturées (HFSS – High Fat, Sugar, Salt) avant 21h à la télévision, ainsi que sur les réseaux sociaux et les contenus en ligne. Elle restreindra également leur placement dans des zones stratégiques, comme les caisses des supermarchés.

En France les efforts restent timides: la Charte Alimentaire 2025-2029 de l'Arcom reflète une volonté d'encadrer les pratiques de marketing alimentaire, mais ses mesures reposent encore largement sur des engagements volontaires, sans obligation juridique.


La loi Gattolin de 2018 interdit la publicité alimentaire dans les programmes de la télévision publique destinés aux enfants de moins de 12 ans. Mais cette mesure est insuffisante :

  • Elle ne couvre pas les programmes familiaux regardés par les adolescents.

  • Elle ne s’applique ni aux plateformes de streaming comme YouTube, ni aux réseaux sociaux où les jeunes sont particulièrement actifs.

  • Les supermarchés continuent de placer les produits ultra-transformés dans des zones très visibles.



Agir pour protéger les générations futures


À une époque où les maladies liées à la malbouffe connaissent une explosion alarmante, il est indispensable de mettre en place des mesures ambitieuses et efficaces pour limiter l’impact du marketing alimentaire.

Déconstruire ce modèle est une nécessité pour protéger la santé des jeunes générations,  c’est dans cette optique que La Tablée des Chefs organise des cours d’éducation culinaire dans les collèges et foyers en France. En offrant aux jeunes des outils pour faire des choix alimentaires éclairés et équilibrés, nous offrons une solution concrète en attendant que les politiques publiques emboîtent le pas avec des régulations plus strictes.




La bataille pour une alimentation plus saine se gagne là où se forment nos habitudes : dans nos foyers, dans nos écoles, et à travers nos choix quotidiens. Il est temps de s’attaquer à ce phénomène de manière globale pour garantir un avenir plus sain à nos enfants.


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