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Des expertes de l’alimentation responsable mobilisées pour soutenir La Tablée des Chefs

La Tablée des Chefs a toujours placé l'engagement au cœur de sa mission : éduquer les générations futures à une alimentation saine et durable et lutter contre la précarité alimentaire.


Pour amplifier notre impact, trois femmes inspirantes et reconnues dans leurs domaines respectifs ont rejoint la Tablée des Chefs en tant que consultantes bénévoles :



Découvrez-les à travers une interview croisée sur leur parcours et la vision qu’elles ont de l’alimentation solidaire.


Pouvez-vous nous raconter brièvement votre parcours  et nous expliquer pourquoi vous avez rejoint La Tablée des Chefs ? 


Sandrine : Passionnée par les enjeux de l’éducation alimentaire, j’ai toujours été sensible à la transmission des savoirs culinaires et à la préservation des pratiques alimentaires traditionnelles. Constatant une perte progressive de ces connaissances chez les jeunes, j’ai ressenti le besoin d’agir pour sensibiliser les nouvelles générations à une alimentation saine, durable et responsable. C’est dans cette optique que j’ai rejoint la Swiss Food Academy à Genève, où j’ai pu développer et animer des programmes éducatifs innovants, alliant théorie et pratique. À travers ces initiatives, j’ai travaillé à transmettre des compétences essentielles en cuisine, à promouvoir une alimentation durable et à encourager une approche plus consciente de notre rapport à la nourriture. Rejoindre La Tablée des Chefs s’est inscrit dans la continuité naturelle de cet engagement. L’opportunité de collaborer avec un réseau d’experts passionnés et de contribuer à une mission forte de transmission et de partage m’a immédiatement convaincue. Ensemble, nous œuvrons pour donner aux jeunes les clés d’une alimentation plus éclairée et responsable, en les reconnectant au plaisir de bien manger.


Marie-Laure: Originaire de l’Isère, j’ai le privilège d’avoir bénéficié depuis l’enfance d’une culture alimentaire proche de la terre, dans le respect des saisons et des produits bruts fermiers, qui m’ont guidée et ont renforcé au fil des années mon engagement pour le bien manger. Après un parcours de journaliste, je suis devenue communicante, notamment dans le secteur agricole où depuis plus de quinze ans, que ce soit dans des structures comme les Jeunes Agriculteurs ou le think tank agridées, soit en tant que consultante indépendante, je me mets au service des messages et des initiatives des acteurs de cette grande constellation. J’ai ainsi participé à agridées à la rédaction de la Note “Bien manger cela s’apprend du temps”, sortie en 2015 et toujours d’actualité, et je me suis engagée aussi, en plus du SYRPA (association des communicants agricoles), au sein de l’association Elles sont Food. Pour moi, tout passe par le langage et l’expérimentation pour se bâtir une culture alimentaire personnelle qui permet d’avoir un rapport à l’alimentation à la fois joyeux, enthousiaste, sain, équilibré, convivial. Rejoindre la Tablée des Chefs a donc été comme une évidence, une étape naturelle pour entretenir cette dynamique de partage et de transmission. 


Nathalie : Nutritionniste & gourmande c’était une évidence pour moi de rejoindre La Tablée des Chefs aux côtés de Marie-Laure Eustache dès que Sandrine Doppler m’en a parlé et après la magnifique soirée de La Grande Tablée, qui mettait en lumière des femmes engagées. J’ai été immédiatement séduite par la mission inclusive de l’association : transmettre le plaisir de bien manger dès le plus jeune âge, à travers l’apprentissage concret, le jeu et le partage. Cette approche correspond parfaitement à ma vision de l’alimentation, essentielle pour la santé et l’éducation. Avec Évidence Santé, mon agence de conseil et de communication en particulier autour des sujets de la Nutrition, je dispose d’un large réseau que je souhaite mobiliser pour soutenir cette belle initiative. La transmission, l’éducation, l’inclusion et la mixité sont des engagements  qui me tiennent à cœur, et c’est avec enthousiasme que je contribuerai, aux côtés de Sandrine et Marie-Laure, au développement de La Tablée des Chefs.



Quel est votre rôle au sein de l’association ?


Sandrine : Avec Marie-Laure et Nathalie, nous travaillons main dans la main pour développer des partenariats stratégiques essentiels à la croissance et à la pérennité de l’association. De mon côté, j’apporte mon réseau et ma connaissance du secteur pour ouvrir de nouvelles opportunités.


Marie-Laure : Oui, on partage toutes cette volonté de mobiliser un maximum d’acteurs autour de l’association. Pour ma part, j’essaie d’engager notamment les professionnels du monde agricole, qui ont un rôle clé à jouer dans l’éducation alimentaire.


Nathalie : Mon rôle est d’activer mes contacts dans l’agroalimentaire et la santé pour soutenir le développement de l’association et contribuer aux ateliers d’éducation culinaire destinés aux jeunes.



Selon vous, quelles sont les priorités pour lutter contre la précarité alimentaire aujourd’hui ?


SandrineLa précarité alimentaire est un problème complexe qui demande une action collective et des solutions adaptées. Il est essentiel d’améliorer l’accès à une alimentation de qualité en optimisant les systèmes de distribution pour que les denrées parviennent rapidement et dans de bonnes conditions aux populations concernées, tout en sécurisant les approvisionnements grâce à une plus grande diversité des sources alimentaires. Le renforcement des dispositifs de solidarité, notamment à travers le soutien aux banques alimentaires et aux initiatives locales, joue également un rôle clé pour redistribuer les surplus et aider les plus démunis. Par ailleurs, l’éducation nutritionnelle doit être intégrée aux initiatives de sécurité alimentaire afin de sensibiliser à l’importance d’une alimentation équilibrée. Enfin, les politiques publiques doivent être renforcées pour garantir un accès équitable à des produits de qualité et construire des solutions durables face à ce défi.



Marie-Laure : La lutte contre la précarité alimentaire en France passe par l'éducation. La malbouffe est une aberration générée par l’aveuglement de nos sociétés de surconsommation, notamment en matière de production, de diffusion et de communication s’agissant de ce que nous mangeons au quotidien. C’est pourquoi je pense qu’il nous faudrait prioritairement faire appel à notre bon sens pour restaurer l’ensemble du circuit en proposant une pédagogie de l’alimentation (et de l'agriculture donc !) digne du 21ème siècle et valable pour toutes les générations. 

L’idée serait de considérer le fait de bien manger comme une matière fondamentale du bloc éducatif et ce dès la maternelle, au même titre que lire, écrire, compter, l’expression corporelle, le vivre ensemble, etc. De même, il serait souhaitable de limiter drastiquement la commercialisation de ce qui est ultra-pratique, simplifié ou décliné à outrance ( comme les chips au goût Burger ou les pom’copines comme je les appelle) pour mettre en avant les bienfaits d’une alimentation naturante, saisonnière, saine et savoureuse susceptible de laisser des souvenirs gustatifs authentiques à nos enfants et ados.



Sandrine, quel rôle joue l'industrie agroalimentaire dans les choix alimentaires des jeunes, et quels sont les défis qui en découlent ?


L'industrie agroalimentaire influence fortement les choix alimentaires des jeunes à travers des campagnes publicitaires ciblées, des emballages attrayants et une large disponibilité de produits transformés souvent moins chers. Cette influence contribue à des problèmes de santé tels que l'obésité et les carences nutritionnelles, tout en réduisant la connaissance des aliments frais et des traditions culinaires. De plus, elle engendre des impacts environnementaux négatifs et accentue les inégalités alimentaires.



Marie-Laure, comment inclure les acteurs de l'agriculture dans la lutte contre l'insécurité alimentaire ?


En cessant de les culpabiliser et en imaginant avec eux une manière « d’agriculturer » les consommateurs pour les inciter à se considérer avant tout comme des agrimangeurs et non comme de simples acheteurs de produits marketés et ultra transformés. Plus que jamais, nous devons comprendre que les agricultrices et les agriculteurs soutiennent et approvisionnent les besoins essentiels de nos existences concrètes et que cela ne peut être uniquement pensé en terme de marge bénéficiaire ou de rentabilité car il va de la qualité de vie de chacun et chacune, au quotidien !   



Nathalie, quels sont les plus grands défis à relever pour garantir une nutrition de qualité aux enfants ? 


Garantir une nutrition de qualité aux enfants est un enjeu fondamental pour leur santé et leur apprentissage. L’alimentation ne doit pas être une contrainte ou une source de culpabilité, mais une véritable découverte, un moment de partage et de plaisir. Trop souvent, on pense que bien manger coûte cher, alors que des aliments simples et peu transformés sont souvent plus accessibles que les produits ultra-transformés. Il faut redonner aux familles les clés pour cuisiner facilement, avec peu d’ustensiles, en valorisant des recettes simples et nutritives. La pédagogie est essentielle : apprendre aux enfants à goûter, à comprendre ce qu’ils mangent, leur transmettre le plaisir des saveurs et le respect des saisons. Couplée à un bon sommeil et une activité physique adaptée, une alimentation équilibrée permet aux enfants d’être plus sereins, concentrés et en pleine santé. C’est une priorité sur laquelle il est possible d’agir concrètement, sans culpabilisation, mais avec envie et transmission.



Et du coup les cours de cuisine à l'école, on en pense quoi ?


Sandrine : En intégrant l'éducation culinaire dans le curriculum, les écoles peuvent aider les jeunes à faire des choix alimentaires plus éclairés. Ils offrent une éducation nutritionnelle, développent des compétences pratiques en cuisine, et encouragent des habitudes alimentaires saines et durables. Ces cours favorisent également l'autonomie des élèves, renforcent les liens sociaux et valorisent les traditions culturelles.


Marie-Laure : Il faut à la fois des cours de cuisine, mais des cours de culture générale alimentaire et agricole !  Comment pousse une pomme ?  Quelles sont les spécialités de nos régions ? Comment s’élabore le fromage ? Et il faudrait qu’il y ait au Baccalauréat une épreuve de cuisine obligatoire. Ca changerait tout. 


Nathalie: C’est une évidence !


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